Vous êtes enceinte et les douleurs de l’accouchement vous font peur… Il y a toutes ces femmes qui vous disent: «- Mais non tu vas voir ce n’est rien ». Toutes celles qui vous disent « – Ben ma pauvre tu vas douiller » Et puis les autres : «- Ok c’est pas le meilleur moment, mais tu oublies vite… »

Parce que mieux connaître une chose qui nous fait peur nous permet déjà d’atténuer nos peurs, faisons un point sur la douleur!

Dans cet article vous apprendrez à mieux connaître la douleur et vous découvrirez 5 pistes à travailler pour vous libérer de cette peur de la douleur.

La douleur c’est quoi ?

Nous allons voir pourquoi la douleur, que ce soit les douleurs de l’accouchement ou une autre, est une question de ressenti et est donc très personnel. Ce qui est supportable pour moi ne le sera pas pour vous. Là où vous n’aurez quasiment rien senti je serais en pleurs.

Oui la douleur est complexe, en plus du processus nerveux (qui sera le même pour nous tous) : un stimulus sur un endroit du corps (je me cogne l’orteil droit), envoie un message nerveux au cerveau (y a un truc qui cloche avec l’orteil droit) qui envoie à son tour une réponse appropriée: se soigner, fuir l’origine de la douleur. Non la fuite pendant l’accouchement n’est pas conseillée! 

Schéma

Schéma du parcours de l'information douloureuse dans le corps.
Chemin de l’information douloureuse

Bien que passant par les mêmes voies chez tous les êtres humains, la douleur n’en est pas moins compliquée à quantifier. Chaque personne la ressent différemment. Des études nous prouvent qu’effectivement le seuil de perception de la douleur change selon le groupe ethnique et divers facteurs culturels auquel on appartient. Cette mesure est donc assez subjective.

L’Association internationale pour l’étude de la douleur/ International Association for the Study of Pain  https://www.iasp-pain.org/ nous dis ceci:

« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle, ou décrite en termes d’une telle lésion. »

La douleur pendant l’accouchement une histoire de croyances ?

Nous venons de voir que la douleur est à la fois une sensation physique mais aussi un sentiment…elle est subjective et dépend de qui nous sommes et de ce en quoi nous croyons…

Donc nos croyances jouent un rôle dans la perception des douleurs et c’est une partie sur laquelle vous pouvez agir.

Renversez vos croyances:

Regardez les croyances qui circulent dans votre famille au sujet de l’accouchement. Votre maman, vos grands-mères, vos tantes, vos sœurs, vos cousines…vos amies les plus proches… Quelles sont les croyances qu’elles ont véhiculées autour de la naissance de leurs enfants ? Était-ce doux et naturel ? Simple, joyeux ? Long et douloureux ? Incroyablement fatigant, épuisant, rapide ? En vous concentrant sur ces croyances qui sont véhiculées dans votre entourage vous trouverez un levier pour vous en défaire si elles ne vous conviennent pas. Une fois que vous les avez détectés il sera plus facile de vous en détacher en reconnaissant simplement que ces croyances ne sont pas les vôtres. Vous allez réussir à reprogrammer de nouvelles croyances plus proches de vos valeurs. C’est une des choses que nous faisons ici dans mon programme.

Maintenant vous avez déjà une piste sur les croyances familiales, que nous partageons de manière consciente ou pas (cela est aussi valable pour l’allaitement au sein, il y a entre autre une histoire de transmission de croyances)

Il y a un autre point que j’aimerais partager avec vous…

Le poids culturel sur les douleurs de l’accouchement

Bible ouverte

Nous sommes issues d’une société judéo-chrétienne avec ses croyances autour de l’enfantement.

Cette phrase : « …tu enfanteras dans la douleur… » vous est-elle inconnue?  Une promesse que Dieu fit à Ève et à toutes ses descendantes, dans la Bible. Bien que cette traduction ne fût pas tout à fait exacte, dans l’inconscient collectif de beaucoup de femmes, c’est inscrit, c’est comme ça : pour mettre un enfant au monde il doit y avoir de la douleur, devenir mère nécessite de la douleur.

Il y a indéniablement une part de vérité dans cet avertissement mais il est intéressant aussi de se pencher sur la deuxième signification de ce mot en Hébreu: Il signifie douleur mais aussi travail, un bien acquis par le travail, et vous noterez qu’aujourd’hui encore les contractions menant à la délivrance sont appelées « travail ».

Alors nous pouvons peut-être nous arrêter à cette traduction : « devenir mère est un travail, physique, et émotionnel »

Derrière cette douleur de l’accouchement se cache ainsi une part de croyances et de transmissions.

Peut-être avez vous déjà entendu que notre cerveau est un peu comme le bocal d’un poisson il se rempli, non pas d’eau, mais d’informations! Prenez grand soin de remplir votre cerveau avec des informations de qualités. Vous trouverez malheureusement de nombreux articles à sensations, aux titres « effrayants » donc attirants (une autre mécanique du cerveau, nous pourrons en reparler si cela vous intéresse). Fuyez ces articles à sensation et inspirez-vous de témoignages positifs autour de l’accouchement. Comme avec ce livre: J’accouche bientôt Que faire de la douleur ?  de Maïtie TRELAUN

La Sophrologie peut vous aider à déprogrammer ce en quoi vous ne voulez plus croire. Vous avez envie de vivre votre grossesse autrement ? Vous avez envie de croire que vous pouvez faire partie de ces femmes qui ne ressentent pas vraiment de douleur lors de l’accouchement. C’est prouvé : La douleur n’est pas une fatalité. Une femme sur 10 ne la ressentira pas lors de son accouchement.

Astuces pratiques pour apprivoiser la douleur de l’accouchement

Prendre de la distance avec la douleur en 3 étapes: ressentir, nommer et exprimer

Effectivement, il est important d’apprendre à nommer nos ressentis qu’ils soient émotionnels ou physiques. Pour cela il faut dans un premier temps vous mettre à l’écoute de ce qu’il se passe en vous.

Ressentir

Donc prenez le temps régulièrement de faire un tour dans votre paysage corporel et émotionnel. Par de simples questions comme: Comment je me sens là maintenant? Qu’est-ce que je ressens?

Les réponses sont confuses? C’est normal, il est probable que vous ne soyez pas habituées à pratiquer ce type d’introspection. Persévérez! Plus vous le ferez et plus les informations deviendront précises! Vous pouvez aussi commencer par prendre note des ressentis physiques. Par exemple: Demandez-vous comment vous sentez votre tête, vos bras, votre dos…Avez-vous chaud ou froid? Sentez-vous un souffle d’air sur votre peau ou dans vos cheveux? La chaleur du soleil…? Vous voyez toute information sensorielle recueillie sera un excellent début dans cette démarche introspective et vous permettra d’arriver plus facilement à ressentir vos émotions.

Nommer

En titre de ce paragraphe sur la douleur de l’accouchement, je vous disais qu’il était important de nommer ces ressentis. Nous y voilà, vous avez pris quelques instants pour ressentir ce qu’il se passe en vous, et bien maintenant nommez-le! Essayez d’être précise. Voici une liste de ressenti qui peut vous intéresser:

-Faim, soif, froid, chaud, nœud au ventre, tendue, légère … Bon pour les ressentis physiques c’est assez facile

Pour les sentiments et émotions la variété est immense:

-Contrariée, énervée, joyeuse, curieuse, en harmonie, confuse, agacée, nerveuse, anxieuse, confortable…. La liste est longue

Si cela vous intéresse vous trouverez sur internet des listes détaillées. Fouillez du côté des sites de CNV (communication non violente).

Nommer c’est mettre un nom, un mot, donc c’est laisser exister, autoriser le ressenti ou l’émotion à être. Processus très important nous y reviendrons un peu plus tard.

Exprimer

Exprimer c’est mettre à l’extérieur, par écrit et/ou à l’oral. Le mieux est encore de le tester! La prochaine fois que vous êtes en colère ou énervée, prenez un instant, juste le temps d’une respiration, pour vraiment ressentir comment c’est en vous. Puis dites-le à voix haute ( extériorisez). « Là je me sens vraiment énervée/en colère/heureuse… » Oui c’est vrai au début vous pouvez-vous sentir un peu « bête » ce n’est pas un comportement habituel! Cependant passé ce jugement sur vous-même, ressentez ce que cela vous fait de vous autoriser à exprimer vos ressentis?!

Exprimer nous permet de prendre du recul avec ce que nous vivons, cela nous évite de ruminer. Vous savez quand vous passez votre journée à vous répéter en boucle « Pfff c’est vraiment une journée pourrie! En plus j’arrive à rien! ou encore: Je ne veux pas allez chez le dentiste ça va vraiment me faire très mal! » C’est l’exemple typique où nous déformons mentalement notre ressenti, nous nous enlisons dedans, nous le grossissons au lieu de lui rendre simplement sa place: « Oui j’ai peur de ce rendez-vous! Je m’imagine plein de scénarios terribles » Le plus gros de la prétendue douleur se joue dans notre tête! Donc en nommant on remet les choses à leur place et à leur taille puis on peut passer à autre chose.

Respirer! Pas très original pourtant si efficace..

Femme enceinte paisible drapée de blanc. Sans douleur de la grossesse à l'accouchement

La respiration, en oxygénant votre corps et votre cerveau va vous permettre d’abaisser le ressenti douloureux. L’oxygénation va également permettre de limiter l’effet anxiogène de la douleur. La respiration permet aussi de baisser la tension artérielle, de soulager les tensions musculaires et de ralentir le rythme cardiaque. En effet, la respiration abdominale agit sur le système nerveux parasympathique, impliqué dans le relâchement musculaire.

En pratique

Inspirez l’air par le nez, en laissant votre ventre se gonfler, sentez aussi votre cage thoracique s’ouvrir et montez encore jusqu’aux clavicules….

Soufflez tranquillement par la bouche et sentez le trajet inverse se faire. Clavicules qui s’abaissent, cage thoracique qui se « referme » et ventre qui se rentre.

Et voilà vous venez d’expérimenter la respiration à trois étages…. Recommencez encore au moins trois cycles complets d’inspiration-expiration et prenez le temps de goûter à vos ressentis après… Vous me direz comment vous vous sentez?

Vous pouvez aussi expérimenter la respiration abdominale:

Inspirez par le nez, laissez votre ventre se gonfler naturellement, sans forcer…. Puis expirez, tranquillement par la bouche, de la même façon sans forcer, sentez votre ventre se rentrer. Vivez au moins trois cycles complets et prenez le temps de ressentir ce qu’il sa passe dans votre corps.

Pour ces deux types de respirations je vous invite à simplement vous focaliser sur votre respiration, cela vous permettra d’en faire une alliée contre la douleur. Votre cerveau, vos sens seront plus concentrés sur votre respiration que sur votre ressenti douloureux!

Petit exemple perso: Il y a quelques mois je me suis fait une belle entorse! Comment? Avec mon homme nous avons choisi de dire que j’ai fait une mauvaise réception lors de mon atterrissage en parachute…!? La réalité? Je sautai à cloche patte avec mon fils, mais une margelle est venue s’incruster sournoisement et me voilà au sol, le pied tordu…

Gros malaise, bouffées de chaleur, froid en même temps, tête qui tourne… Vous voyez l’idée, en fait malaise syncopal selon mon médecin… J’ai demandé à l’homme de me ramener de la glace et de l’arnica… Je suis restée avec mon fils et devinez quoi? Pour ne pas tourner de l’œil…J’ai respiré tout ce que je pouvais, je me suis uniquement concentré sur ma respiration! Résultat au top, je suis remontée dans ma chambre d’hôtel ( et oui nous étions à l’hôtel, super séjour..) Le lendemain achat de béquilles et c’était réglé! Au cas où vous vous demanderiez…Je suis passée proche de l’opération et aujourd’hui je lutte encore en rééducation mais tout est en bonne voie 😉

Remplacer une sensation douloureuse par une sensation agréable, c’est possible?

Oui, cela se nomme la substitution sensorielle! Vous allez apprendre à remplacer la douleur par une autre sensation. Un magnifique outil de sophrologie et particulièrement adapté aux douleurs de l’accouchement.

Être accompagnée par un professionnel?

Oui, comme dans l’exemple ci-dessus certaines techniques particulièrement efficaces requièrent un peu plus de technique et de pratique. Je vous encourage vivement à vous rapprocher d’un professionnel compétent dans l’accompagnement des femmes enceintes.

Avec un accompagnement professionnel, vous allez avoir de merveilleux outils à portée de main pour vivre votre grossesse et votre accouchement autrement que dans l’angoisse de la douleur. Outils que vous pourrez réutiliser à votre guise tout au long de votre vie.

Vous explorerez aussi des techniques de visualisation.  Vous allez certainement visualiser votre image ressource qui vous servira pour vous apaiser en toutes circonstances. C’est assez simple pendant votre séance votre sophrologue va vous proposer de visualiser une image qui représente le clame, le bien-être, la joie… pour vous et vous allez la corporaliser. Voilà vous allez pouvoir dégainer votre image dès que vous en avez besoin.

Accueillir au lieu de lutter contre!

Oui, oui je sais ce n’est pas vraiment le genre de « conseil » qu’on aime entendre! surtout en ce qui concerne la douleur de l’accouchement! Et pourtant une fois de plus c’est dans la simplicité que vous trouverez une grande efficacité.

En quoi ça consiste? Stop ne perdez plus votre énergie à essayer de lutter contre la douleur, de vous tortiller en espérant trouver un espace sans douleur. Cela est particulièrement vrai pour la douleur de l’accouchement. Juste vous mettre dans un état d’esprit d’accueil, respirez et dites-vous que la douleur est votre alliée vous n’avez pas à lutter contre.

La douleur pendant l’accouchement une Alliée ?

Vous allez voir avec votre sophrologue spécialisé en périnatalité ou bien avec votre sage-femme que la douleur est utile, elle est une information bienveillante dans le cadre de votre accouchement, vous allez apprendre à l’apprivoiser, elle va vous servir d’indicateur.

Pour gérer la douleur, le mieux est de l’accompagner, donc lui laisser l’espace d’exister au lieu d’essayer de s’en défaire ou de s’en extraire. Vous allez donc apprendre à travailler de concert avec la douleur, au lieu d’être une ennemie elle va devenir une alliée. Rendez-lui son utilité et sa place, la douleur est une information, qui pointe une réaction de votre corps, vous permettant d’adapter la réponse appropriée à cette information. Si je synthétise ça pourrait donner ça:

-Je me coupe, la douleur vous informe afin que vous agissiez en conséquence: vous soigner.

-J’ai des contractions, votre corps vous informe pour que vous agissiez en conséquence: Donner la vie.

Voilà vous en savez beaucoup plus sur la douleur de l’accouchement.

Venez partager votre vécue et vos expériences au sujet de la douleur.